Sa carrière prend rapidement son envol à Montréal. Dès 1995, sa pièce Ambient V est inscrite à un programme de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), puis elle compose Cinq locomotives et quelques animaux pour l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+). Par la suite les commandes se succèdent : Quatuor Molinari, Orchestre baroque de Montréal, quintette à vent Pentaèdre, etc. En 2001, l’OSM lui commande une première œuvre, ce sera Oro, dont la création est donnée au Théâtre Maisonneuve sous la direction de Charles Dutoit. L’orchestre joue sa musique l’année suivante lors du Concours musical international de Montréal et lui commande une nouvelle œuvre en 2007 ; son Concerto pour orchestre accompagne l’OSM et Kent Nagano en tournée canadienne. Le répertoire d’Ana Sokolović s’était déjà fait entendre à l’extérieur du Québec grâce à des commandes du Esprit Orchestra (1999), de la société Soundstreams (2001) ou de l’ensemble Arraymusic (2002), sans oublier le Queen of Puddings Music Theatre, de Toronto, pour qui elle a composé trois opéras dont le premier, The Midnight Court (2005), a été présenté à la Royal Opera House de Londres.
Ana Sokolović
Attirée par l’expression artistique dès son plus jeune âge, Ana Sokolović suivait déjà des cours de ballet classique à quatre ans, avant de se tourner vers le théâtre et, enfin, vers la musique. Elle apprend d’abord le piano, avant de se consacrer à la composition vers l’âge de 16 ans. Fuyant le climat politique instable qui envahissait alors la Yougoslavie, elle s’installe à Montréal en 1992. C’est là, à l’Université de Montréal, qu’elle a complété auprès de José Evangelista des études de maîtrise en composition.
La musique d’Ana Sokolović trouve son public à chaque fois, le séduisant par les rythmes du folklore des Balkans dont elle garde la trace, par les couleurs chatoyantes dont elle se pare ou les images ludiques qu’elle évoque. En avril 2012, alors que s’achevait la série hommage que lui avait consacré la SMCQ, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, Madame Christine St-Pierre, déclarait Ana Sokolović « trésor national », une reconnaissance arrivant après plusieurs autres, et avant celle que lui offrait la Fondation Émile-Nelligan en 2015 en lui remettant le prix Serge-Garant. Lauréate des JUNO saluant la composition classique de l’année au Canada en 2019 et en 2020, la compositrice a rejoint en août 2020 le prestigieux catalogue de la maison d’édition musicale internationale Boosey & Hawkes.