Gemma New : Ne faire qu’une avec la musique
par Gabriel Paquin-Buki
Les orchestres, en particulier, sont de grands exemples de ce que l’humanité peut accomplir lorsqu’elle est unie.
– Gemma New
« LA GRANDE PORTE DE KIEV » OUVRE CELLE DE LA MUSIQUE
Gemma New est née le 27 décembre 1986 à Wellington en Nouvelle-Zélande. Dès l’enfance, elle plonge au cœur de la musique classique grâce à la pratique du violon; un instrument dont sa mère et sa grand-mère avaient joué avant elle. C’est donc à l’âge de cinq ans qu’elle fait résonner ses premières cordes, avant de rejoindre rapidement des orchestres de jeunes musiciens. Puis, à 12 ans, survient l’épiphanie alors qu’elle interprète en compagnie d’environ cent jeunes musiciens « La grande porte de Kiev » des Tableaux d’une exposition de Moussorgski.
Je jouais de tout mon cœur. Le son était glorieux. J’ai pensé tout simplement : c’est génial. Je ne savais pas comment, mais à ce moment-là, j’ai littéralement cru que je voulais faire partie d’un orchestre pour le reste de ma vie.
– Gemma New
LA DIRECTION COMME CHOIX INÉLUCTABLE
À quinze ans, Gemma New accepte de diriger un ensemble à l’école qu’elle fréquente. Cet exercice lui paraît si naturel, qu’elle comprend que c’est à partir du podium que son amour pour la musique classique pourra le mieux s’incarner. Après quelques années d’études en Nouvelle-Zélande ainsi qu’aux États-Unis, en musique et en mathématiques, elle obtient en 2011 un poste de cheffe associée à l’Orchestre du New Jersey. Puis, en 2015, elle devient la première femme directrice musicale de l’Orchestre philharmonique d’Hamilton, choisie à l’unanimité par le comité de sélection. Celui-ci fut impressionné par le solide bagage musical de New, malgré son jeune âge, ainsi que sa compréhension des liens qui unissent une société à son orchestre symphonique.
TRANSMETTRE DE BONNES VIBRATIONS MUSICALES AUTANT QU’HUMAINES
Pour Gemma New, la direction d’orchestre demande autant de connaissance du répertoire que de maîtrise de soi. En effet, son instrument n’en est pas un en bois ou en cuivre, mais bien en chair et os : « N’oubliez pas que votre instrument n’est pas un objet, c’est une grande équipe d’êtres humains très talentueux et motivés ». Les vibrations qu’elle projette aux musiciens devant elle se répercutent nécessairement sur leur manière de jouer. Ainsi, New travaille considérablement mieux lorsqu’elle est détendue et les résultats qu’elle obtient de l’orchestre n’en sont que plus efficaces.
LE TRAVAIL ACHARNÉ D’UNE CHEFFE D’ORCHESTRE
Gemma New est une cheffe d’orchestre passionnée, méticuleuse, articulée, fonceuse, chaleureuse et appréciée tant par ses pairs que par le public. Le plus souvent, elle apprend ses partitions par cœur, ce qui lui permet de diriger sans quitter l’orchestre des yeux. Pour donner une idée du travail que cela représente, certains considèrent qu’il faut environ une heure pour mémoriser convenablement une page de partition symphonique. Un concert pouvant représenter plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de pages de partitions, New est souvent encore debout fort avant dans la nuit, en train d’étudier les œuvres qu’elle devra diriger.
EN SAVOIR PLUS SUR GEMMA NEW
Pour mieux connaître Gemma New, sachez qu’une tasse de thé est pour elle une source de joie, comme d’entendre un chien heureux japper. Toutefois, le bruit des jointures qui craquent ou la musique simpliste qui tourne à la radio lui sont assez désagréables. Lors de son déménagement du New Jersey il y a quelques années, 29 boîtes contenaient des partitions et elle rêve secrètement de pouvoir jouer des timbales. Gemma New relaxe souvent au son des chorals de Brahms et pour elle, la musique classique est à la santé mentale et émotionnelle ce que l’exercice est à la santé physique.
Qu’en est-il du besoin d’exprimer des sentiments sans utiliser de mots, du besoin de se détendre et d’oublier le stress de la vie quotidienne, du besoin d’être créatif et de rêver, du besoin d’être inspiré par quelque chose de plus grand que soi ?
– Gemma New