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Une journée dans la vie d’Andrew Wan

Entrevues

Andrew Wan : plusieurs cordes à son violon

Reconnu pour sa rigueur et son immense talent, le violoniste Andrew Wan se fait d’abord remarquer en 2007 comme lauréat du prix OSM Standard Life (aujourd’hui Concours Manuvie). L’année suivante, on le retrouve déjà violon solo au sein de la prestigieuse formation, et ce, à l’âge de 25 ans.

Originaire d’Edmonton, fier partisan des Oilers, désormais bien établi à Montréal, Andrew Wan est à la fois homme d’équipe et soliste. Plutôt bagel que smoked meat, il évoque le resto Damas comme adresse de prédilection : « J’adore le côté multiculturel de la métropole. »

Entre deux séances à l’OSM ou ailleurs dans le monde, le violoniste enseigne à l’Université McGill, une corde particulièrement vibrante pour lui : « J’aime partager ce que j’ai reçu. Les étudiants m’apportent beaucoup, y compris dans ma manière de jouer. »

En octobre, nous aurons le plaisir d’apprécier la virtuosité d’Andrew Wan à l’occasion du concert Charles Richard-Hamelin et la musique russe, une incursion dans les classiques de Ravel, Scriabine, Prokofiev et Debussy, sous la direction de Vasily Petrenko. Un concert prometteur pour ces deux jeunes étoiles. Rencontre éclairante avec le violoniste prodige de l’OSM.

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Vous rappelez-vous le moment où vous avez tenu un violon pour la première fois ?

J’avais cinq ans, mais je dois avouer que ce n’est pas avant l’âge de 17 ans que j’ai commencé à vraiment aimer l’instrument. C’est en arrivant à la Juilliard School de New York que j’ai commencé à en jouer avec plus d’enthousiasme et de constance.

Vous êtes arrivé à l’OSM dans la mi-vingtaine. Quel était alors votre état d’esprit ?

C’était la réalisation d’un rêve ! Imaginez : c’était mon premier travail, je désirais demeurer au Canada et, pour moi, c’était impossible de penser à un meilleur orchestre, dans une meilleure ville. Je n’avais pas beaucoup d’autre expérience comme violon solo ailleurs qu’à Juilliard, alors ce fut à la fois un grand bonheur et un grand honneur.

Qu’avez-vous découvert au sein de l’OSM ?

C’est un orchestre très particulier, dynamique et toujours en évolution. L’OSM manifeste beaucoup de fierté et de caractère. Chaque musicien a la chance de pouvoir affirmer sa personnalité, de demeurer ancré dans ses valeurs, ce qui est tout à fait formidable.

Vous êtes un peu comme un athlète… Quelle est votre routine ?

Je joue de deux à six heures chaque jour. L’important, c’est de préserver la constance, y compris quand le calendrier est moins chargé, ce qui est rare ! Je dois maintenir ce rythme parce qu’au bout du compte, il n’y a aucun raccourci, tout est une question de temps.

En concert, comment composez-vous avec le stress ?

Pour moi, le stress est une bonne chose, même si parfois certaines situations peuvent être plus angoissantes que d’autres. Je marche partout et je fais du sport, même si ce n’est pas assez souvent à mon goût. Je tente également de préserver un bon équilibre dans ma vie personnelle. Puis, au moment de jouer, je reste concentré sur ma performance, tout en demeurant conscient de participer à un effort collectif.

Quel est le plus grand défi de la prochaine saison de l’OSM ?

Le concert du 10 décembre soulignant les 150 ans de la Confédération canadienne où j’interprète la Sinfonia Concertante de Mozart avec mon collègue et ami Neal Gripp à la Maison symphonique, sous la direction de Kent Nagano, s’annonce enlevant pour moi, tout comme la 2e Symphonie de Rachmaninov avec Maestro Pletnev en janvier.

 

En apprendre plus sur le concert Les 150 ans de la Confédération canadienne

 

Avez-vous déjà oublié votre violon ?

Le mien, non, mais depuis que j’ai oublié à la cafétéria de l’école l’un des prestigieux violons de la collection de Juilliard, heureusement retrouvé au même endroit, vous ne me voyez plus sans mon instrument !

 

Quel est le trésor caché de la nouvelle saison ?

Le concert de Charles Richard-Hamelin ! C’est une véritable star montante, surtout depuis qu’il a remporté la médaille d’argent au prestigieux Concours international de piano Frédéric-Chopin à Varsovie, en 2015. Je suis impressionné par sa carrière et fier de le connaître. Nous sommes devenus amis et comptons d’ailleurs enregistrer ensemble les 10 sonates de Beethoven avec Analekta au cours des prochaines années. Notre premier concert de Beethoven, ensemble à Montréal, sera d’ailleurs à la Salle Bourgie le 6 décembre.

En apprendre plus sur le concert Charles Richard-Hamelin et la musique russe